La Banque Centrale de la République de Guinée en collaboration avec l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI) a organisé à Conakry, les 27 et 28 Novembre 2019, sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre Dr. Ibrahima Kassory FOFANA, la seconde édition du Dialogue de haut niveau sur l’inclusion financière en Guinée et en Afrique (DIA’FIN). Cette seconde édition a eu pour thème « Inclusion financière et Entreprenariat des femmes et des jeunes ».
Depuis mai 2018, le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) assure la Présidence de l’Initiative Africaine pour les Politiques d’Inclusion Financière (AFPI) pour un mandat de deux ans. Dans ce cadre, la BCRG a initié et validé un programme intitulé « Dialogue de haut niveau sur l’inclusion financière en Guinée et en Afrique DIA’FIN ». Ce programme qui est élaboré autour d’une série de Dialogue sur l’inclusion financière vise d’une part, à convier les acteurs clés et les parties prenantes du secteur de la finance et de l’entreprenariat, et d’autre part à accentuer la communication publique sur la problématique de l’inclusion financière des populations. A la suite de la 1ère édition qui a eu lieu à Conakry au mois de mai 2019, cette seconde édition a regroupé des délégués venus de divers horizons. Il s’agit des représentants des Banques Centrales de la Tunisie, de la Tanzanie, de la Sierra Leone, du Libéria, du Ghana, de la Gambie et de la BCEAO, ainsi que des représentants des Institutions comme l’AFI, l’AMAO, la Banque Mondiale, la BAD, le PNUD, des représentants des Institutions de Recherche comme l’African Center for Economic Transformation (ACET), des Dirigeants d’entreprises locaux évoluant dans le secteur financier, bancaire et de la monnaie électronique, de la téléphonie mobile, de l’industrie, de l’agriculture, ainsi que des incubateurs évoluant dans le secteur des nouvelles technologies etc.
Monsieur le Gouverneur dans son discours, après avoir exprimé la bienvenue aux délégations étrangères, a mis l’accent sur les politiques engagées par le Gouvernement guinéen en matière d’inclusion financière et de lutte contre l’extrême pauvreté, notamment chez les femmes et les jeunes. Dans ce cadre, a-t-il souligné, plusieurs initiatives ont été prises par le gouvernement. C’est le cas de la mise en place du Fond Nationale pour l’Insertion des Jeunes (FONIJ), de l’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale (ANIES), de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités locales (ANAFIC).
Il a aussi indiqué que les Banques Centrales jouent inévitablement un rôle crucial dans la mise en place d’un environnement propice à l’accès aux services financiers. Les Banques Centrales doivent trouver le juste équilibre entre accès aux instruments financiers et protection des Banques contre l’instabilité et les risques. Au-delà des Banques Centrales, les pouvoirs publics sont chargés d’établir les lois et les règlementations qui encouragent à la fois le développement du secteur financier et l’inclusion financière.
Le dialogue s’est articulé autour de cinq panels, avec plus de trente-cinq panélistes. Les débats autour de ces panels ont permis de mettre en lumière les facteurs qui contribuent à maintenir l’exclusion financière pour certaines couches vulnérables. Parmi ces facteurs il y a :
- l’inadéquation entre les produits financiers disponibles et les besoins de la population cible ;
- l’insuffisance de garanties et la problématique de la maitrise du risque ;
- le manque d’éducation financière et des difficultés liées au montage des dossiers de demande de crédit ;
- les difficultés à trouver le premier financement pour les entreprises en phase de démarrage et les coûts élevés liés à ces financements ;
- le manque de soutien des entrepreneurs locaux face à la concurrence étrangère souvent déloyale ;
- la règlementation très contraignante qui souvent peut freiner l’innovation ;
- l’insuffisance, ou l’absence d’une commande publique adressée aux entreprises locales qui font pourtant preuve de beaucoup d’innovation.
Face à ces difficultés, des recommandations et des solutions ont été préconisées comme :
- mettre en place des institutions financières spécialisées dotées de fonds, dont la vocation sera le financement et l’accompagnement des entreprises en phase de démarrage à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays ;
- accorder une plus grande confiance aux entrepreneurs locaux, notamment à travers la commande publique des produits locaux ;
- étendre à tous les secteurs la politique du contenu local à travers l’octroi de licences avec des clauses allant dans ce sens ;
- initier des campagnes d’éducation financière destinées au grand public en associant notamment les médias (encourager la réalisation et la diffusion d’émissions qui seraient sponsorisées par les institutions financières etc.)
- veiller à ce que la règlementation ne constitue pas un frein à l’innovation en matière d’inclusion financière.
Au terme des deux journées sur le DIA’FIN 2, Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale, après avoir remercié les participants pour la qualité des travaux, a salué l’esprit de convivialité qui a animé l’ensemble des participants durant ces journées. Il a aussi pris bonne note de l’ensemble des recommandations et s’est engagé à veiller à leur mise en œuvre par la BCRG dans les domaines de sa compétence et à adresser un plaidoyer au Gouvernement dans ce sens pour le reste.
La Direction de la Supervision des IMF