Le conseil d’administration du FMI achève la quatrième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de 23,5 millions de dollars en faveur de la Guinée
• Le FMI approuve un décaissement de 23,5 millions de dollars (17,213 millions de DTS) en faveur de la Guinée.
• Si les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par le FMI restent globalement satisfaisants, la Guinée fait face à d’importants risques de dégradation liés à la pandémie de COVID-19. Le FMI continuera de coopérer étroitement avec les autorités guinéennes au fur et à mesure que la situation évolue, que les autorités continuent de définir les mesures à prendre et que leurs besoins de financement changent.
• Le mécanisme de la FEC contribue au renforcement de la résilience de la Guinée, en intensifiant les investissements porteurs de croissance, en renforçant les dispositifs de protection sociale et en favorisant le développement du secteur privé.
Washington, 1er avril 2020. Le 1er avril 2020, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la quatrième revue des résultats économiques obtenus par la Guinée dans le cadre du programme appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). L’achèvement de cette revue permet de décaisser immédiatement l’équivalent de 17,213 millions de DTS (environ 23,5 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à l’équivalent de 86,062 millions de DTS (environ 117,6 millions de dollars).
Si les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par le FMI restent globalement satisfaisants, la Guinée fait face à d’importants risques de dégradation liés à la pandémie de COVID-19. Le FMI continuera de coopérer étroitement avec les autorités guinéennes au fur et à mesure que la situation évolue, que les autorités continuent de définir les mesures à
prendre et que leurs besoins de financement changent.
L’accord triennal avec la Guinée au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) a été approuvé le 11 décembre 2017 par le conseil d’administration du FMI (voir le communiqué de presse n° 17/484) pour un montant équivalent à 120,488 millions de DTS (environ 170,1 millions de dollars au moment de l’approbation, soit 56,25 % de la quote-part de la Guinée). L’accord au
titre de la FEC vise à renforcer la résilience, à accroître l’investissement public dans les infrastructures tout en préservant la stabilité, à renforcer les dispositifs de protection sociale et à promouvoir le développement du secteur privé.
À l’issue des débats du conseil d’administration sur la Guinée, M. Mitsuhiro Furusawa, président par intérim et directeur général adjoint, a fait la déclaration ci-après :
« Les résultats obtenus par la Guinée dans le cadre du programme appuyé par le FMI au titre de la FEC ont été satisfaisants au regard des objectifs fixés pour la fin juin 2019 et les autorités ont mis en œuvre des mesures correctives pour atteindre les objectifs du programme pour la fin de l’année 2019. La Guinée fait face à des risques de dégradation considérables du
fait de la pandémie de COVID-19. Le FMI continuera de coopérer étroitement avec les autorités guinéennes au fur et à mesure que la situation évolue, que les autorités continuent de définir les mesures à prendre et que leurs besoins de financement changent. Les autorités ont mis au point un plan national d’urgence pour la préparation et la riposte à l’épidémie de COVID-19, avec le concours technique de partenaires internationaux pour le développement.
Le plan est axé sur la prévention et l’atténuation d’une éventuelle épidémie. Le FMI souscrit pleinement à l’adoption et à la mise en œuvre de ce plan d’urgence.
Au-delà des besoins immédiats occasionnés par la crise de la COVID-19, il sera primordial de constituer un espace budgétaire pour des dépenses prioritaires afin de favoriser une croissance généralisée dans les années à venir. En parvenant à dégager un excédent budgétaire de base en 2020, les autorités contribueront à contenir l’inflation et à préserver la viabilité de la dette. L’accroissement des recettes fiscales et la réduction des subventions non ciblées à l’électricité dégageront des ressources qui permettront d’augmenter l’investissement public et de renforcer les dispositifs de protection sociale. À cette fin, il est essentiel de mettre en œuvre les mesures relatives aux recettes fiscales prévues dans le programme, d’adopter un mécanisme d’ajustement automatique des prix du pétrole et de faire avancer la réforme pluriannuelle des tarifs de l’électricité. Une stratégie prudente en matière d’emprunts extérieurs favorisera l’augmentation des investissements publics, notamment dans les
infrastructures. Le renforcement de la gestion de l’investissement public favorisera l’exécution de la stratégie budgétaire et améliorera la gouvernance.
Il est important d’assouplir le régime de change afin de préserver les réserves nécessaires pour faire face à des chocs extérieurs. Il faudra continuer de limiter les interventions de la banque centrale sur le marché des changes. Les réformes visant à consolider les forces du marché sur le marché des changes ont bien avancé. La poursuite de la mise en œuvre d’une stratégie d’intervention de la banque centrale fondée sur des règles permettra de réduire le pouvoir discrétionnaire de cette dernière.
Il faut continuer de restreindre les prêts de la banque centrale à l’État, conformément aux objectifs du programme, pour réduire l’inflation. Une gestion plus active de la liquidité contribuera également à la réalisation des objectifs monétaires. Le renforcement du contrôle et de la réglementation bancaires favorisera la stabilité financière.
Les autorités appliquent des réformes structurelles porteuses de croissance. Une amélioration du dispositif de lutte contre la corruption et du climat des affaires permettra de renforcer la gouvernance et de promouvoir le développement du secteur privé. Il importera aussi de mettre en œuvre le nouveau régime de déclaration de patrimoine et de renforcer encore le
dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. »